Petite vendeuse par un jour de marché. [Libre]

Le soleil était particulièrement brillant ce jour-là. Malgré l'ombre des arbres, les habitants de Mézanlen le devinaient à l'intensité lumineuses des taches qui dansaient sur le sol. Le bois des habitations et des ponts qui les reliaient entre elles semblait d'ailleurs sur le point de s'embraser. Oui, c'était un beau dimanche.
Dimanche, jour du marché. Sur la place du même nom s'agitait une foule dense et bruyante, criant ici, tentant vainement de se frayer un passage entre les autres être humains là. Les riches commerçants avaient droit à des étals splendides, resplendissant de couleurs chatoyantes et d'objets tout droit venus des quatre coins d'Almos. D'autres devaient se contenter d'un petit coin - s'ils avaient eu la chance d'en trouver un de libre - et devaient crier pour que les passants daignent porter leur attention vers eux.
D'habitude, Silvia était de ceux-là. Mais elle s'était levée très tôt ce matin-là et, sans perdre de temps, s'était dirigée vers la ville, portant de ses bras nus ses cageots de fruits exotiques. Elle s'était trouvé un bel emplacement, où elle avait savamment disposé sa marchandise, avant de s'asseoir derrière, tout sourire. Cette journée s'annonçait bien.
La grande ville abritait beaucoup de touristes, et peu d'entre eux étaient assez agiles pour grimper aux plus hauts arbres de la forêt, et ainsi se délecter des fruits qui y poussaient. Silvia les cueillait pour eux, moyennant quelques piécettes, qu'elle conservait précieusement pour un projet très coûteux : partir explorer Almos. Ainsi, tous les dimanches, elle partait au marché vendre des fruits tropicaux, cueillis la veille par ses soins. Elle n'était bien sûr pas la seule à vendre ces fruits, c'est pourquoi il était primordial d'arriver tôt et d'avoir un bon emplacement.
Shamm, l'écureuil volant, perché sur la tête de sa maîtresse, agitait une pancarte indiquant le prix des prix. Une femme s'approcha de Silvia et commença à examiner les poires.

« D'où viennent-elles ? interrogea-t-elle avait l'accent caractéristique des haphariens.
- De la forêt tropicale. Je les ai cueillies moi-même, pas plus tard qu'hier soir. C'est la bonne saison, vous savez ! Elles sont très bonnes en cette période de l'année.
- Je n'en doute pas, sourit la cliente. Je vais t'en prendre quelques unes. »

Ainsi Silvia conclut-elle encore une vente. Celle-ci lui avait rapporté beaucoup. Mais la journée ne faisait que commencer, et les touristes affluaient à cette époque. Quel serait son prochain client ?

[Qui qui veut des fruits ? Ils sont bons mes fruits, ils sont bons ! Venez acheter des fruits, venez répondre à ce RP ! Au fait, j'ai parlé de touristes, mais tout le monde peut acheter mes fruits hein !]

[HRP]Allez, c'est toi qui m'as amenée içi... Je réponds.[/HRP]

Comme à son habitude, ce matin-là, Sylvio était parti chercher ses lettres et colis au centre postier de Mézanlen. D'ailleurs, sur son ordre de mission figurait une directive assez étrange. "Acheter 30 pommes=>Donner Mme Akia. Akia=>paye fruits et course". Depuis quand c'était aux services postiers de faire les courses des autres? Enfin bon... Malicieux, il se dit que comme c'était sa première course, il avait le temps de passer par le marché pour trouver des fruits moins chers que ceux du magasin (et donc, extorquer un bonus à Mme Akia en lui revendant le tout au prix du magasin). C'est ainsi qu'il commença à cavaler à travers les stands et en transperçant la foule. C'est à ce moment-là que son idée ne lui parut plus si lumineuse que ça; toute cette foule autour de lui, cette agitation... Beurk. Tout en courant et à travers son malaise, il distingua un petit étalage assez humble, qui paraissait vendre de beaux fruits. "A tout les coups, une de ces vendeuses qui croit pouvoir mettre des prix exorbitants sur la marchandise sous prétexte que c'est soi-disant bio... alors que tout est bio, içi." Mais en s'avançant, il s'aperçut que le prix n'était pas si haut que ça, et que les produits n'en voyait pas leur qualité affecté. Alors il se décida à bifurquer vers ce stand, pour s'arrêter dans un nuage de poussière façe à la vendeuse.

- Bonjour. Je voudrais une cinquantaine de pommes, siouplaît. Et vite, si possible, je suis pressé.

La matinée avançait et le commerce allait bon train pour la petite vendeuse. Le soleil dardait commerçants et passants de ses rayons, et Silvia regrettait de ne pas avoir d'auvent pour son étal. Cela ne semblait pas déranger Shamm, qui somnolait sur sa tête, gorgeant son petit corps de chaleur.
La chaleur commençait à monter à la tête de Silvia. Un affreux mal de tête lui brouillait la vue. Soudain, une âme charitable vint s'interposer entre le soleil et elle, lui apportant un peu d'ombre, de fraîcheur et de lucidité. Elle leva la tête - réveillant au passage le pauvre Shamm - vers son bienfaiteur, et elle fut encore rafraîchie. Le terme exact serait plutôt glacée. Glacée par un regard dur et froid, et un air hautain accentué par le fait que l'homme pouvait la regarder de haut, puisqu'il était debout et qu'elle était assise par terre.

« Bonjour, lança-t-il d'un ton sec. Je voudrais une cinquantaine de pommes, siouplaît. Et vite, si possible, je suis pressé.
- Bien... bien sûr ! » répondit-elle, abasourdie.

Avait-elle bien entendu ? Cet individu lui avait-il bien commandé une cinquantaine de pommes ? C'était l'équivalent de deux cageots. Jamais elle n'avait réalisé une telle vente.

« Vous... Vous voulez un sachet ? »

- Bien... Bien sûr, Monsieur...

Dans sa voix, il entendait de la peur, et du respect. Ainsi il inspirait l'effroi? Information bonne à savoir...

- Vous... Vous voulez un sachet?

Ces mots auraient eu un bon effet sur n'importe qui d'autre que Sylvio. Mais sur lui, cette phrase eut pour seul conséquence de provoquer une grande éxaspération. S'il avait voulu un sachet, il aurait demandé cinquante pommes dans un sachet, pas cinquante pommes! Que la sympathie peut être inutile... Mais bon; il n'avait pas le temps d'exposer son point de vue à cette vendeuse apparemment pauvre et pas très fine. Il se contenta d'un très sec:

- Non.

Et, alors qu'il le disait, il exhiba son grand sac postier, qui lui permettait de transporter n'importe quoi efficacement en totues circonstances et à tout endroits. La lenteur de la vendeuse à le servir l'agaçait au possible, et pour ne pas perdre de son précieux temps, il sortit de sa poche négligeamment de quoi payer les cinquante pommes. Il ne l'aurait avoué à personne, mais cet argent était tout ce qu'il possédait, jusqu'à la dernière pièce. Seulement, il était prêt à faire ce sacrifice au vu de l'énorme bénéfice qu'il allait se faire après.

[MP moi pour me dire quand me connecter sur MSN, j'ai une petite idée d'évolution du scénar qui pourrait être intéressant]